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  • Julie Guerchon

L'endométriose

Dernière mise à jour : 3 déc. 2021

L’endométriose est une maladie chronique qui toucherait officiellement 1 femme sur 10 en âge de procréer. Officiellement, car le diagnostic de cette maladie est compliqué et tardif, ainsi plusieurs femmes souffriraient d’endométriose sans le savoir. De plus, l’endométriose est une maladie ne se développant pas obligatoirement de la même façon d’une femme à l’autre.

L'endométriose : c'est quoi ?

Selon l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Produits de Santé), l’endométriose se définit comme « la présence et le développement de tissu endométrial hormonodépendant comportant à la fois des glandes et du stroma en dehors de l’endomètre et du myomètre ».

Selon l’HAS (Haute Autorité de Santé), la définition de l’endométriose est histologique : présence de glandes ou de stroma endométrial en dehors de l’utérus. C’est une maladie multifactorielle, due à la combinaison de plusieurs facteurs.


Quels sont les facteurs de risque ?

L'endométriose est issue d'une combinaison de plusieurs facteurs :

- Génétiques : influence génétique ou susceptibilité génétique

- Environnementaux : - Age : âge de procréer, 30-50 ans, pic à 40 ans

- Alcool : le risque d’endométriose augmente quand la consommation est d’au moins 100g/semaine

- Exposition au distilbène, dioxines, phtalates, bisphénol, pesticides et autres perturbateurs endocriniens

- Caféine : crée un contexte d’hyperoestrogénie et un phénomène inflammatoire qui augmente le risque d’endométriose

- Alimentation

- IMC : risque accru chez les femmes grandes et maigres IMC bas (19-20 kg/m²), IMC moyen des femmes atteintes d’endométrioses = 21,3.


Quels sont les signes cliniques ?

La douleur gynécologique est le symptôme le plus marqué dans l’endométriose. D’autres symptômes sont présents, comme les règles douloureuses, les saignements, l’infertilité, les troubles digestifs (diarrhées, constipation), les troubles urinaires (brulures, sang dans les urines, mictions), une asthénie chronique, les douleurs pelviennes et lombaires et lors des rapports sexuels (dyspareunie). Ces symptômes sont regroupés dans le document 1 en annexe.


Quelle est la place de la nutrition dans la prise en charge de l'endométriose ?

La prise en charge de l’endométriose est pluridisciplinaire. Ainsi, la diététique est intéressante à prendre en compte dans le traitement de l’endométriose ou de ses symptômes.

Les aliments influençant la synthèse d’œstrogènes ou les aliments anti-inflammatoires peuvent avoir un effet sur les symptômes de l’endométriose. L’endométriose serait augmentée proportionnellement au taux d’œstrogènes (hormones présentes chez la femme, en majorité pendant la période de fertilité).

Voici 5 grands conseils nutritionnels importants à suivre pour les personnes atteintes d’endométriose.


1) Privilégier les graisses de bonnes qualités.

Favoriser les aliments riches en oméga 3 tels que le saumon, la sardine, le maquereau, le hareng ou encore la truite.

Limiter ceux riches en oméga 6 comme l’huile de tournesol, de pépins de raisin ou d’arachide...

Le ratio oméga 3 sur oméga 6 doit impérativement être inférieur à 5.

Diminuer les acides gras trans (graisses hydrogénées ou partiellement hydrogénées).


2) Consommer moins de viande rouge ou de charcuterie.

La viande rouge et la charcuterie sont des aliments riches en graisses. Leur importante consommation augmenterait le risque d’endométriose. Ainsi, ces deux types de produits sont à limiter pour les femmes souffrant de cette maladie.

Les chiffres d’une étude italienne montrent qu’une femme qui mange une portion de viande rouge par semaine à 2 fois plus de risque d’être atteinte d’endométriose par rapport à une femme qui en mange moins de 3 fois par semaine. De la même manière, une femme consommant de la charcuterie 3 fois par semaine aura un risque d’endométriose augmenté de 80 % par rapport à une femme n’en consommant qu’une fois par semaine.

Les femmes consommant plus de 2 portions de viande rouge par jour auraient 56% de risque de plus d’être atteinte d’endométriose par rapport à celles qui en consomme 1 fois par semaine.

Ainsi, les femmes atteintes d’endométriose doivent donc limiter voire éviter la consommation de viandes rouges. De plus, il faudra ne pas trop la faire cuire, ni griller car les produits de la réaction de Maillard formés avec des cuissons à hautes températures augmentent le stress oxydatif et l’inflammation.


3) Favoriser la consommation de légumes (verts surtout) et de fruits (agrumes principalement).

Les chercheurs italiens ont montré que les femmes consommant plus de légumes verts (épinards, haricots, salade, brocolis…) et de fruits frais ont un risque plus faible de développer une endométriose.

Dans l’étude Nurses’ Health Study II, les chercheurs ont montré que la consommation de fruits principalement d’agrumes, influencerait le risque d’endométriose. Les femmes consommant moins de 1 portion d’agrumes par jour ont 22% de risque en moins de souffrir d’endométriose que les femmes en consommant moins de 1 fois par semaine.

Par conséquent, pour limiter l’endométriose il faut ajouter à son assiette 1 portion de légumes verts par jour et des agrumes frais.


4) Favoriser les aliments de bonne qualité, aliments bio pour éviter les polluants.

L’exposition aux composés chimiques, produits chimiques et précurseurs endocriniens, jouerait un rôle dans l’apparition de l’endométriose. Les femmes consommant de nombreux pesticides auraient un risque augmenté de 70% de souffrir d’endométriose.

Par conséquent, il est important de privilégier le bio dans notre alimentation et de bien lire les étiquettes nutritionnelles pour limiter le plus possible les ingrédients et produits chimiques ou toxiques.


5) Des recherches récentes conseillent de privilégier les produits sans gluten.

Une étude exercée sur 2017 femmes atteintes d’endométriose sévère révèle les bienfaits d’une alimentation sans gluten après 12 mois d’éviction. En effet, 75% des femmes ont observé une amélioration notamment sur la diminution de la douleur. Cependant, peu d’études ont eu lieu sur cet aspect ; par conséquent, il faudra observer les conséquences de l’éviction cas par cas pour voir un réel bénéfice. Néanmoins, l’endométriose se rapproche de la maladie cœliaque par le stress oxydatif et l’inflammation. Ainsi, le gluten pourrait également avoir sa place dans l’augmentation des douleurs liées à la maladie.

Pour conclure, l’idéal pour les personnes atteintes d’endométriose serait de privilégier un régime végétarien et anti-inflammatoire tout en faisant attention à d’éventuelles carences. Le régime alimentaire d’une personne atteinte d’endométriose est difficile à suivre car il faudrait supprimer de nombreux aliments. Par conséquent il est important que la prise en charge de cette maladie comprenne l'intervention d'un(e) diététicien(ne). Il est également conseillé de s'orienter vers la naturopathie pour aider , accompagner et améliorer les conditions de vie des patientes atteintes d’endométriose en soulageant les douleurs.

De plus, il sera important de se rapprocher d'une association luttant contre l'endométriose comme Endofrance ou autres.


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